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Cake day: June 17th, 2023

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  • Quel est l’intĂ©rĂȘt du moindre texte s’il faut rester dans le premier degrĂ© ou de la moralitĂ© toute lisse ? Je me moque lĂ  des hommes qui Ă©crivent les femmes comme des objets sexuels sur pattes en poussant leur rĂ©ification Ă  outrance avec des comparaisons ridicules et un langage exagĂ©rĂ©ment fleuri, tout en Ă©tant complĂštement dĂ©gueulasse dĂšs le dĂ©part.
    Je conçois que ça ne fasse pas rire tout le monde, mais y voir un adoubement machiste de la rĂ©ification des femmes, c’est comme condamner _Lolita _parce que Humbert Humbert est un pĂ©dophile. Rien que comparer les cheveux Ă  du charbon, mais sexy, ou les lĂšvres pulpeuses Ă  un fond de jus d’orange pur jus est d’une idiotie monumentale, un gag qui dit “je ne sais pas Ă©crire les femmes au-delĂ  des attributs sexuels”. Rien que la parenthĂšse du titre est une annonce de la satire. Oui, ce texte est sexiste, parce que ça se moque des Ă©crivains comme Stephen King ou Jim Butcher qui ont un clavier Ă  une main.









  • Ça me fait penser Ă  ce centre commercial prĂšs de chez moi, avec sa galerie marchande Ă  moitiĂ© dĂ©sertĂ©e et sa ribambelle de rideaux de fer, ses seaux disposĂ©s ici et lĂ  dĂšs qu’il pleut un peu fort, ses rayons aux produits pĂ©rimĂ©s, l’absence de personnel visible, les portiques qui bipent rĂ©guliĂšrement sans que ça n’émeuve personne





  • C’est un problĂšme sur kbin.social depuis 2, 3 jours et apparemment, il doit y avoir un changement de serveur prochain, mais je n’ai pas vraiment lu ce que ça disait.
    J’ai eu plusieurs messages d’erreur pour commenter ou afficher des fils dans la semaine, mais pour les commentaires, ça n’était pas passĂ© et j’avais attendu un peu avant de retenter. LĂ , pour le fil, j’ai aussitĂŽt rĂ©essayĂ© et ça a fait comme quand Reddit plante : la publication est passĂ©e chaque fois, mais avec du dĂ©lai, d’oĂč le spam de ma part, mais j’ai nettoyĂ© derriĂšre moi.






  • Vers la fin de sa vie, Houdini avait pris l’habitude dans ses tournĂ©es de dĂ©bunker les “tours” de ceux qui se prĂ©tendaient rĂ©ellement magiciens. Il envoyait une assistante en reconnaissance pour repĂ©rer les spirites locaux, elle prenait des notes pendant la reprĂ©sentation ou la sĂ©ance et quand Houdini arrivait en ville, il jouait Ă  Mythbuster en ouverture de ses spectacles, parfois avec le spirite local dans l’assitance.


  • billetcognitif@kbin.socialtoFrance@jlai.lu‱Le spiritisme est-il de retour ?
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    1 year ago

    L’un des exemples les plus notoires de la dĂ©rive Ă©sotĂ©ricoconne d’une personnalitĂ© au bagage scientifique est peut-ĂȘtre Conan Doyle. MĂ©decin-chirurgien, passionnĂ© d’histoire, grandes prĂ©tentions acadĂ©miques, et surtout connu malgrĂ© lui pour son hĂ©ros de romans policiers, Sherlock Holmes. La mort de sa premiĂšre femme, puis de son fils ainĂ© vont le faire cĂ©der aux penchants spiritualistes de sa seconde femme, au grand dam de son vieil ami, Houdini avec qui il finit par se brouiller. D’une certaine maniĂšre, Conan Doyle est mĂȘme persuadĂ© qu’Houdini lui cache des choses en insistant que ses tours de magie ne sont rien d’autre que des trucages. Le couple Conan Doyle organise rĂ©guliĂšrement des sĂ©ances animĂ©es notamment par la femme, Jean Elizabeth. C’est au cours d’une de ces sĂ©ances que Jean Elizabeth prĂ©tend ĂȘtre en contact avec la mĂšre d’Houdini et celui-ci ne pardonnera jamais au couple ce qu’il considĂšre comme une insulte.

    À partir des annĂ©es 1920, Conan Doyle a la soixantaine et publie des pamphlets spiritualistes dans une dĂ©marche prosĂ©lyte. Il croit dur comme fer au canular des fĂ©es de Cottingley oĂč des gamines se sont prises en photo en compagnie de fĂ©es, en rĂ©alitĂ© des reproductions d’illustrations de livres sur l’occultisme. En 1921, l’article de Conan Doyle sur les fĂ©es est ridiculisĂ© Ă  droite et Ă  gauche, mĂȘme s’il convainc des milliers de crĂ©dules. VexĂ© par les moqueries dans la presse et dans le monde scientifique, Conan Doyle s’enferme de plus en plus dans son dĂ©lire spiritualiste et participe Ă  des campagnes de harcĂšlement contre les opposants au spiritisme. Ses Ă©crits, mĂȘme la fiction, deviennent de plus en plus bouffĂ©s par l’ésotĂ©risme jusqu’à sa mort en 1931.

    Pour l’anecdote, sur demande d’Houdini, sa femme Bess a tenu pendant 10 ans des sĂ©ances annuelles de spiritisme. Le raisonnement Ă©tait que s’il y avait bien quelqu’un capable de communiquer depuis l’au-delĂ , c’était lui. C’était surtout son ultime maniĂšre de prouver que le spiritisme est du vent. Il avait mĂȘme mis un protocole en place connu de sa femme seule et, aprĂšs 10 ans de sĂ©ances publiques parfois parasitĂ©es par des charlatans, aucun contact n’a Ă©tĂ© Ă©tabli.

    En bonus, une photo des fées en papier




  • Mais l’Europe a toujours connu des vagues d’immigration


    Oui, mais les pourcentages Ă©taient diffĂ©rents. En deux gĂ©nĂ©rations, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne sont devenus aussi divers que les Etats-Unis. En Allemagne, 18 % de la population est constituĂ©e d’immigrĂ©s aujourd’hui. C’est une transformation trĂšs profonde.

    N’y a-t-il pas un risque Ă  nourrir avec ce discours l’extrĂȘme droite et la thĂ©orie du « grand remplacement » ?

    L’Europe se transforme, dĂ©mographiquement, culturellement, ethniquement. Nier ce fait, influencĂ© par l’immigration, le vieillissement de la population et l’économie des travailleurs bon marchĂ© reviendrait Ă  laisser la discussion aux mains des tenants des thĂ©ories du complot, qui imaginent que le remplacement des EuropĂ©ens autochtones serait orchestrĂ© par une sorte d’élite de l’ombre – presque toujours les juifs. Je voulais offrir un antidote Ă  ce complotisme en montrant la rĂ©alitĂ© de cette transformation, et l’humanitĂ© de ceux qui arrivent. C’est pour cette raison que je raconte notamment l’histoire de Brico, qui vient de CĂŽte d’Ivoire et a Ă©migrĂ© Ă  Briançon (Hautes-Alpes), aprĂšs un voyage atroce Ă  travers le Sahara et la MĂ©diterranĂ©e, oĂč il a perdu sa femme et sa fille. Cela nous en dit plus sur la place de l’Europe dans le monde que n’importe quel rapport du Quai d’Orsay ou du Foreign Office.

    Autre grand changement : la technologie. Comment transforme-t-elle l’Europe ?

    Nous vivons maintenant au cƓur de l’algorithme. Toutes les histoires d’amour, les amitiĂ©s, les relations familiales sont modelĂ©es par ça. Des Ă©tudiants turcs et autrichiens en Ă©change Erasmus qui tombent amoureux, se perdent de vue, puis se retrouvent grĂące Ă  Facebook et Ă  Skype. Un Portugais est attirĂ© par un site Internet d’immobilier pour refaire sa vie Ă  la campagne, dans un endroit oĂč il n’a jamais vĂ©cu. De vieux hĂŽteliers suĂ©dois cherchent un remĂšde Ă  la solitude avec un site de rencontres en ligne
 Je voulais montrer que les basculements de nos vies se jouent dĂ©sormais Ă  l’intĂ©rieur des algorithmes d’entreprises.

    Les recoins de la sociĂ©tĂ© sont dĂ©sormais des recoins d’Internet. Les EuropĂ©ens pensent souvent au monde souterrain comme des endroits dans une ville, une rue Ă  l’arriĂšre d’une gare par exemple, ou un quartier de prostitution. En fait, ces endroits sont en ligne. Je raconte l’histoire d’une adolescente lettone qui cherche dĂ©sespĂ©rĂ©ment Ă  financer ses Ă©tudes et qui se retrouve Ă  s’exhiber sexuellement en ligne pour y parvenir. Ou celle d’un rĂ©fugiĂ© syrien qui veut ĂȘtre cĂ©lĂšbre et tente de monĂ©tiser des likes dans le monde du porno. Aujourd’hui, ce monde souterrain est sur chacun de nos tĂ©lĂ©phones.

    Quant au changement climatique, comment transforme-t-il la vie des Européens ?

    J’ai fait ces reportages juste au moment oĂč les EuropĂ©ens commençaient Ă  ressentir cette catastrophe dans leur vie privĂ©e et personnelle. En Bourgogne, j’ai Ă©tĂ© profondĂ©ment choquĂ© par ce que les viticulteurs m’ont racontĂ©. Aujourd’hui, les vendanges se dĂ©roulent un mois plus tĂŽt qu’autrefois. Les grands vignerons cherchent Ă  racheter des terrains au Japon, dans le nord de l’Angleterre, en Roumanie, en Patagonie, parce qu’ils savent qu’il y a de trĂšs grands risques que la Bourgogne, d’ici vingt ou trente ans, ne soit plus capable de faire le mĂȘme vin.

    Un ingĂ©nieur russe qui construit un port de gaz naturel liquĂ©fiĂ© Ă  Sabetta (dans la pĂ©ninsule de Yamal, dans le Grand Nord) raconte comment les troupeaux de rennes en Arctique sont en train de mourir devant ses yeux Ă  cause du changement climatique. D’un cĂŽtĂ©, cet homme se sent extrĂȘmement fier d’avoir construit cette infrastructure dans des conditions qui rappellent le goulag, mais, de l’autre, il comprend qu’il est peut-ĂȘtre en train de dĂ©truire cet environnement.

    Quelles conclusions politiques tirez-vous de ces transformations ?

    D’abord, et c’est vraiment un point-clĂ©, les Ă©lites europĂ©ennes ou amĂ©ricaines ont tendance Ă  dire que l’Europe est un musĂ©e oĂč il ne se passe rien. Je pense que c’est une profonde erreur. En consĂ©quence, l’Europe politique doit ĂȘtre honnĂȘte avec ses citoyens, dire qu’on est en train de vivre des changements profonds. Elle doit raconter une autre histoire de l’Europe, pas seulement celle du XX e siĂšcle, qui commence avec l’esprit de François-Ferdinand flottant au-dessus de Sarajevo et se terminant avec la chute du mur de Berlin.

    L’Europe du passĂ© est celle des chĂąteaux forts, des menhirs, des Ă©glises gallo-romaines
 Celle du prĂ©sent est celle de l’Union europĂ©enne, des accords commerciaux. Mais, pour moi, l’Europe est d’abord une communautĂ© de destins, tournĂ©s vers l’avenir. Toutes les personnes dans mon livre, mĂȘme si elles sont venues d’Afrique ou de Syrie, se considĂšrent comme europĂ©ennes parce qu’elles y voient leur avenir. Il est important que les EuropĂ©ens pensent plus Ă  l’avenir et construisent une identitĂ© politique dans ce sens.


  • Le journaliste et chercheur franco-britannique dĂ©taille les mĂ©tamorphoses de l’Europe provoquĂ©es par l’immigration, le changement climatique et les bouleversements technologiques

    Journaliste, membre du groupe de rĂ©flexion amĂ©ricain Atlantic Council, Ben Judah vient de publier This is Europe. The Way We Live Now (Picador, non traduit), un long reportage rĂ©alisĂ© sur cinq ans Ă  travers le continent, qui raconte les transformations de l’Europe Ă  travers l’histoire de ses habitants. En vingt-trois chapitres et autant de destins individuels s’expriment un immigrĂ© tunisien devenu imam Ă  Avignon, un vigneron de Bourgogne face au changement climatique, un couple turco-autrichien qui s’est rencontrĂ© lors d’un Ă©change Erasmus
 Il n’y a ni commentaire ni grande leçon, simplement des constatations Ă  hauteur humaine par un Franco-Britannique qui a grandi Ă  Bucarest, Belgrade et Londres, a passĂ© quelques annĂ©es Ă  Moscou et vit aujourd’hui entre New York et Londres.

    Pourquoi un Franco-Britannique qui habite aux Etats-Unis dĂ©sirait-il Ă©crire un livre sur l’Europe ?

    Au dĂ©part, je voulais Ă©crire un livre sur la France, que j’ai traversĂ©e pendant quelques mois, me rendant dans les Alpes, en Bourgogne, Ă  Avignon
 J’avais Ă©crit plusieurs pages d’un livre trĂšs classique, dont j’étais le narrateur. Mais je me suis rendu compte qu’il Ă©tait limitĂ© aux frontiĂšres de l’Hexagone, alors que ce qui m’intĂ©ressait, ce n’était pas vraiment des phĂ©nomĂšnes franco-français, mais europĂ©ens : l’immigration et la transformation ethnique du continent, le changement climatique, la mondialisation
 J’assistais Ă  une transformation de la vie europĂ©enne. J’ai donc dĂ©cidĂ© de sortir du cadre de la France.

    Vous avez commencĂ© ce livre aprĂšs le vote du Brexit, en juin 2016. Bien que vous n’en parliez pas, l’avez-vous Ă©crit en rĂ©action Ă  cet Ă©vĂ©nement ?

    Dans un sens, oui, mais pas seulement. Je me suis rendu compte qu’on a tous une image mentale de l’Europe remplie de souvenirs, de vacances, de visites des grandes cathĂ©drales, du cinĂ©ma italien
 Il existe par ailleurs l’Europe politique, celle d’Emmanuel Macron, d’Ursula von der Leyen, de Mario Draghi. Dans les deux cas, il s’agit d’une Europe de l’esprit, de plus en plus Ă©loignĂ©e de l’Europe vĂ©cue, rĂ©elle, oĂč nous vivons. Au Royaume-Uni, les brexiters ont tendance Ă  voir l’Europe uniquement comme un systĂšme politique au lieu de l’apprĂ©hender comme un continent reliĂ© par des flots humains, des amours
 Je voulais Ă©crire un livre qui puisse servir d’antidote Ă  cela. J’essaie de raconter les transformations de l’Europe Ă  hauteur d’ĂȘtre humain, pour humaniser cette rĂ©alitĂ©.

    Quelle image de l’Europe se dessine-t-elle Ă  travers les vingt-trois tĂ©moignages que vous rapportez ?

    Pendant longtemps, j’ai fait des Ă©tudes avec un rabbin. Un des grands principes du Talmud oblige Ă  regarder les choses sous diffĂ©rentes perspectives. J’ai ainsi voulu raconter le marchĂ© unique Ă  travers les yeux d’un camionneur, aux conditions de travail trĂšs difficiles. Pour lui, l’Europe des Vingt-Sept est un lieu d’exploitation, de bas salaires. Je raconte aussi l’Europe au travers d’un couple qui s’est rencontrĂ© lors d’un Ă©change Erasmus, un Autrichien et une Turque : pour eux, l’Europe est un continent d’échanges, de libĂ©ration, d’amour et de beautĂ©.

    Plus tard, on se retrouve Ă  Berlin, et on suit le point de vue d’un livreur d’Amazon, un rĂ©fugiĂ© syrien traumatisĂ© par ses expĂ©riences, qui a constamment des flash-back de ce qu’il a vĂ©cu dans la mer EgĂ©e, oĂč il s’est presque noyĂ©. Pour lui, Berlin est une ville quasi criminalisĂ©e, un monde souterrain de gangs, oĂč les Allemands exploitent cette immigration issue d’Afrique et du Moyen-Orient. Puis on voit Berlin du point de vue d’un rĂ©fugiĂ© syrien gay. Pour lui, cette ville reprĂ©sente au contraire la libertĂ©, la possibilitĂ© de se dĂ©couvrir personnellement, sexuellement, artistiquement


    De ces reportages réalisés sur cinq ans, quelles conclusions tirez-vous ?

    La façon dont on vit en Europe est en train de changer trĂšs rapidement et profondĂ©ment, d’une maniĂšre mĂȘme plus accĂ©lĂ©rĂ©e qu’aux Etats-Unis, oĂč je vis actuellement. D’abord, il y a l’immigration, qui change profondĂ©ment la texture de la vie de tous les jours, d’une maniĂšre trĂšs profonde. C’est vrai dans les villes mais aussi les villages ou les citĂ©s. Les Etats-Unis aussi sont fondĂ©s sur l’immigration, bien sĂ»r, mais ce n’est pas nouveau. Alors que, jusqu’à peu, ce n’était pas le cas pour un village italien, par exemple.